L’exposition rend hommage au peintre du Pays-d'Enhaut Guerino Paltenghi à l'occasion de son huitantième anniversaire.
D’abord architecte dans le Pays-d’Enhaut, il décide à la cinquantaine de se consacrer exclusivement à la peinture. On était alors en 1985. Et il choisit une seconde carrière, exigeante : la création picturale. D’abord ce sera le paysage, ultime clin d’œil à son métier d’architecte : la Gruyère, le Pays-d’Enhaut, son Tessin natal et la Toscane. Le paysage devient l’occasion d’affirmer d’un style figuratif qui ignore le motif.
L’artiste se fonde sur des photographies ou des croquis et restitue une réalité empreinte de lyrisme avec ces lumières plutôt hivernales. La nature morte s’impose progressivement comme le lieu de l’imaginaire avec ses bouteilles, ses pots de confitures. Entre nostalgie et apologie de la lenteur, Paltenghi met en scène des objets, des intérieurs entre ombres et lumières. Ce registre lui a aussi permis de faire évoluer sa technique et ses supports en intégrant à l’huile divers collages, du carton ondulé aux coupures de presse. Surviennent alors les clowns, les scènes de cirque : l’humain entre dérision et déraison.
Ultime évolution, plus récente, le passage à l’abstraction. Au fil des ans, on sent le peintre se diriger vers l’essentiel, concentrant son trait autour des contrastes. La toile reçoit alors des formes, des collages et des lettres. Ne subsiste plus que l’essence d’une composition. Paltenghi façonne un monde à son image entre tendresse et ironie, comme cette caravane ou ce vélo oublié dans la lumière du soir. Une œuvre aux confins de la méditation, là où le temps n’est plus tout à fait le temps.
Du 15 février 2015
au 19 avril 2015